La femme au balcon LII

2.6.22

Tu t’habilles désormais de façon inversement proportionnelle aux températures. Ce matin, tu es sortie en culotte rouge et en débardeur vert. Le vert, le rouge dans l’éclat du soleil forment un sacré kaléidoscope. Je mentirais si je m’attardais sur les couleurs, si j’en vantais la poésie des reflets. Ce sont bien tes longues jambes nues qui prennent toute la place sur le balcon. Tu les plies, déplies, les caresses, toujours à la recherche de poils rebelles, en quête de la douceur que tu attends de ta peau et du jour. 
Tu chasses la rugosité des choses, touches, glisses et pièges l’intrus qui voudrait se mettre entre toi, ton corps et ce que tu penses primordial ; même ici presque chez toi, dans ce lieu que tu crois intime mais qui se trouve à la vue de tous – Le sais-tu ? T’en rends-tu compte ? – dans cet endroit donc, dans cet entre-deux où moi, je te vois, tu cherches ce qui t’est capital : la beauté.

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