Chère application - 3 juin

3.6.22

Chère application,

Vendredi 3 juin. On a sonné chez moi, tôt ce matin. À la première sonnerie, j’ai grogné dans mon lit, me suis retourné. À la deuxième, me suis levé. Je n’étais pas dans le couloir qu’une troisième a retenti. Je suis sorti sur le balcon, me suis penché pour voir qui était cet intrus de six heures trente. Personne.

Vendredi 3 juin. M’est revenu devant mon café ce jeu idiot qu’on nommait « Le martelet ». Sonner à une porte au hasard, attendre un peu que ça bouge à l’intérieur — un bruit de porte, une lumière qui surgit. Puis détaler dans la rue en riant à gorge déployée. Se retourner dans sa course pour voir une vieille dame maugréer devant sa porte en faisant de grands gestes de colère. Et rire de plus belle jusqu’au prochain coin de rue. Se cacher et attendre que la personne rentre chez elle. Être content de soi et recommencer.
Jeu de l’enfance que plus personne ne fait, il me semble. En tout cas, pas à six heures trente. 
Est-ce que la personne qui a sonné ce matin est partie en riant ? J’espère. 

Vendredi 3 juin. 
Chaque jour se débarrasser de la nuit. 
Jusqu’à perdre le temps et le lieu,
jusqu’aux larmes dans un coin de rue,
est-ce que je rirai aujourd’hui ?

À demain, chère application.

Dans le même tiroir