Chère application - 2 juin

2.6.22

Chère application,

Jeudi 2 juin. Je t’ai ouverte à 7h29 sans savoir ce que j’allais écrire. Le pointeur clignote dans le vide de l’écran. Je ne sais pas quoi écrire. Cela commence toujours comme ça. Le vide puis mes doigts s’animent. Un mot en amène un autre, ils forment une phrase bancale. Le doigt revient, glisse, dépose, retour arrière et repart. J’écris sur l’instant, à l’instinct. Pas de plan. Rarement de sujet prédéfini. J’avance au pas jusqu’à ce qu’une idée survienne, inconsciente et se projette. 

Jeudi 2 juin. Aujourd’hui me fait défaut. La rue agite les premières heures de la journée. Un camion de livraison stationne devant ma fenêtre depuis 7h29. Il clignote et vrombit dans le vide de mes pensées. Une odeur d’essence remonte jusqu’à mon café et me renverse l’estomac. Le camion repart quand le feu du bout de la rue tourne au vert. Un volet claque, un klaxon de bus le suit sans savoir où ça va. La rue est bancale ce matin. Moi aussi. 

Jeudi 2 juin.
La café a un goût de pétrole
Le ciel étire ses bras sans un bruit 
Le matin a le pointeur qui traîne 
Je glisse, me repose un peu de moi. 

À demain, chère application.

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