Chère application - 3 septembre

3.9.22

Chère application,

Samedi 3 septembre. J’ai croisé un manque dans le couloir. Le manque m’a vu, je l’ai vu. On ne s’est pas regardés. En revanche, je le sens, là, coincé avec deux synapses. Il joue avec mon front. Il gratte le dedans, le dedans du front puis descend, fait le yoyo dans mon corps, le dedans du corps. Il me file des crampes, je lui file une trempe. Il fait le tour des points sensibles, appuie là où ça fait mal puis repart dans le couloir, guilleret. 

Samedi 3 septembre. Il pleut dans le couloir. Il a plu, je lui ai plu. Il pleut sur le manque. Un eau sous le front qui ruisselle jusque dans les gencives. Il tourne dans ma bouche, agite des mots oubliés. Je fais de l’eau avec le manque. Je le salive sous la langue, le retiens à grands coups de glotte. Ça me plaît d’essayer de le dompter.

Samedi 3 septembre. 
Bouge, erre et manque. 
Faites vos jeux. 

À demain, chère application.

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