Chère application - 2 septembre

2.9.22

Chère application,

Vendredi 2 septembre. Des animaux étranges ont envahi l’avenue. Bêtes à cornes, à trompe mais aussi insectes à taille humaine munis d’une sorte de coiffe qui leur couvre les oreilles. 
Ce bestiaire va et vient, pose des  barrières, fait des trous immenses dans le sol, y entre, en ressort. Les animaux sont en furie ; ils hurlent, tapent, se relèvent, percent, s’enfouissent puis surgissent comme assoiffés de tout le sang de la terre.
Puis, soudain, le calme revient. Tout s’arrête. Net. 

Vendredi 2 septembre. Les animaux se posent sur un bord de trottoir encore épargné par le désastre. Ils regardent autour, visiblement satisfait du chaos qu’ils viennent de créer. Les plus grands des leurs, cornes et trompes au repos, se figent dans le ciel dans des positions ésotériques. Ils sont là, en plein milieu de l’avenue, menaçant quiconque passe de se réveiller pour l’ensevelir. 

Vendredi 2 septembre. 
Les corbeaux survolent l’avenue. 
Les bêtes les regardent un sourire coincé dans leur mâchoire.
Un nuage de brume descend lentement et recouvre tout. 
L’avenue se cache pour mourir. 

À demain, chère application.

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