Chère application - 8 juin

8.6.22

Chère application,

Mercredi 8 juin. Il n’a pas plu cette nuit. Et pourtant, la rue sent la serpillère mouillée. Ça remonte de loin, des égouts certainement. Un soleil timide tente de sécher le trottoir, d’assainir l’air vicié mais rien n’y fait. C’est par cette odeur que la journée démarre. Pas de meilleur augure. 
Laver le corps, le dehors et pour le dedans, mettre du café pour jointer les tuyaux. Faire un peu de mécanique du sensible. Peut-être qu’après ces ablutions, ça ira mieux. 

Mercredi 8 juin. Il n’a pas plu cette nuit mais la femme au balcon m’est apparue comme un oracle. Toute enrubannée par le halo du réverbère. Elle n’a rien de divine pourtant. Plutôt païenne, premier degré. Mais l’imagination ou l’obsession fait son chemin. Du balcon au réverbère qui l’éclaire, de la cigarette à ses jambes qui s’étirent, de la présence à l’absence, de la promiscuité à la solitude. Mais, elle sent toujours bon. C’est déjà ça. 

Mercredi 8 juin.
Le jour a les coudées franches
pour améliorer l’ordinaire. 
Sans bruit Il faudra tordre
la réalité pour y parvenir. 

A demain, chère application.

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