Chère application - 15 septembre

15.9.22

Chère application,

Jeudi 15 septembre. Le jour s’est levé à sept heures et vingt-cinq minutes. Le jour ne fait jamais de grasse matinée. J’ai éteint la lampe du salon à sept heures trente, le temps que le jour s’étire, se frotte les yeux et se décide enfin à faire passer suffisamment de lumière dans la pièce. Et par la fenêtre, il est apparu lentement, se détachant du jour comme un bouton de rose fanée. 

Jeudi 15 septembre. Le débardeur rouge ne tient plus qu’à un fil. Il se laisse aller. Depuis une semaine, il glisse peu à peu de la rambarde du balcon de ma voisine, quelques centimètres par jour. Abandonné, livré à lui-même, il fait défiler son existence : l’odeur de la peau des humains, la joie dés roulés-boulés dans le cœur de la machine à laver, les longs étés à paresser sur le dos de sa maîtresse. Le débardeur a toujours aimé se prélasser, se laisser vivre. Mais, désormais, le jour a beau se lever. Rien n’y fait. Il n’a plus goût à la vie. Il va sombrer. 

Jeudi 15 septembre. 
Si je ne fais rien, pourrais-je être accusé de non-assistance à débardeur en danger ?

À demain, chère application.

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