Osez défier les aubépines #parlatete

10.10.15

Il y a des lueurs et des fantasmes, des acrostiches comme des boulets de mots qui plombent les dendrites. Mais au sortir d’un sommeil long, s’aperçoivent les chevaux du désir. Osez, osez, défier les aubépines. Même si les mots ne s’adressent plus qu’à d’éphémères Joséphine.
Il y a des parfums de vie qui emballent le plaisir d’être ici-bas à se brûler le dedans pour mieux vivre le dehors. Et alors. Personne n’est mentor. Mais j’ai peut-être tort. L’excès s’affiche puis se tord en métaphore, en poésie hachée menue pour que la tête soit au mieux et le corps en parabole. Fuis le cœur à qui personne ne parle et monte au-dessus des veines caves voir le jour en ascète.
Il y des émulsions au vin blanc et des brassages en bière. Des passages à cru et des syllabes haletantes dans la plaine. Le train d’enfer n’a rien d’un voyage, gravir la montagne ne fait plus peine. Même si la nuit, je rends.

Ce texte paraphrase honteusement Alain Bashung et Jean Fauque. Alors pour me faire pardonner, je vous colle un fragment de « Fureur et mystère » de René Char : « Par un travail physique intense on se maintient au niveau du froid extérieur et, ce faisant, on supprime le risque d’être annexé par lui : ainsi, à l’heure du retour au réel non suscité par notre désir, lorsque le temps est venu de confier à son destin le vaisseau du poème, nous nous trouvons dans une situation analogue. Les roues – ces gravats – de notre moulin pétrifié s’élancent, raclant des eaux basses et difficiles. Notre effort réapprend des sueurs proportionnelles. Et nous allons, lutteurs à terre mais jamais mourants, au milieu de témoins qui nous exaspèrent et de vertus indifférentes. » _fragment XXIV – partage formel, in fureur et mystère, René Char - Poésie/Gallimard

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