L'homme de peu XXII

6.2.22

XXII

Y penser un peu à couvert,
se laisser croire beaucoup
ce que le peu d’une vie
laisse comme traces

quand elles peuvent être
racontées auprès du feu
entre chaud et froid,
entre paix et neige.

Chercher la lumière
à défaut d’histoires
et ne trouver qu’une ombre
dérobée sous le souvenir,

silhouette hors de portée
sous les ruines du village
étirée jusqu’aux cimes
où tu grandis sans fin.

Sous tes vestiges noircis
pousse là une terre neuve,
des maisons aux jardins
qui taisent le labour des chevaux.

Au-delà, tu restes l’ombre vive
des journées de plein été,
dans les bras d’un figuier,
sur la margelle d’un puits,

tant qu’il y aura de l’eau.

Dans le même tiroir