Chère application - 10 juillet

10.7.22

Chère application,

Dimanche 10 juillet. Je repense à N. qui m’a acheté il y a quelques jours trois paires de socquettes. Car elle m’a vu en short avec des chaussettes (longues) repliées dans les baskets. C’est moche. C’est vrai. Mais elle ne l’a pas dit. Elle m’a juste acheté trois paires de socquettes. Pourquoi ? Et pourquoi je n’y pense que maintenant ?

Dimanche 10 juillet. Le temps me parait de plus en plus court. Comme une paire de chaussettes qui se transformerait peu à peu en paire de socquettes. C’est vrai qu’il ne reste finalement pas grand chose avant d’être pieds nus à l’horizontale, rangé dans une boîte. Et là, fini les problèmes de longueur de chaussettes. 
Ah ! Je me souviens pourquoi les chaussettes me sont revenues à l’esprit. J’ai lu hier un poème de Clara Molloy, extrait de son recueil paru chez Cheyne et intitulé Tempe a païa ; ça signifie Le temps et la paille, mais le titre n’a rien à voir avec les chaussettes qui me
préoccupent. Dans ce poème, il est question de tennis jaunes et mes chaussures étaient jaunes. Jaune. Baskets. Chaussettes. Voilà. 

Dimanche 10 juillet. 
La boîte aux lettres 
avale sans broncher 
son lot de grasses publicités 
et moi j’accepte 
ces tennis
jaunes 
à tes pieds. 
(Clara Molloy)

À demain, chère application.

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