Chère application - 21 août

21.8.22

Chère application,

Dimanche 21 août. Levé tôt, j’écoute la rue encore endormie. Le seul son qui me parvient est cette ligne de basse formée par le remuement immuable de la ville. Parfois, quelques pointes soudaines se tracent sur ce calme plat : un scooter au loin, une voix qui porte un peu plus haut, un courant d’air dans un volet, le claquement d’aile d’une hirondelle. Puis, ligne droite où seuls subsistent mes acouphènes. 

Dimanche 21 août. Jusqu’à ce que débarque cette voiture. Diesel bruyant, portières claquées, en sort un groupe de noctambules. La ligne de basse monte en crête. Les voix sont ivres, les rires gras, l’air se souille de vapeurs d’alcool. La nuit a été bonne et longue. Voilà mes acouphènes à la fête trébuchant sur le trottoir ; je m’assois avec eux pour les écouter dessaouler. 

Dimanche 21 août. 
Le jour se lève
J’éteins la lampe 
Les jeunes gens rentrent chez eux
et leurs têtes dans les épaules
J’entends la mer et leur rire courir

À demain, chère application.

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