Chère application - 26 août

26.8.22

Chère application,

Vendredi 26 août. La douceur. Voilà un mot que je redécouvre par l’entremise d’une livre, forcément. Il s’agit de Vivonne de Jérôme Leroy paru à La Table Ronde. La Douceur prend d’ailleurs une majuscule dans ce livre. Je ne vais pas expliquer pourquoi. Vous n’avez qu’à le lire. Non, je veux juste m’arrêter un instant sur le mot : Douceur. 

Vendredi 26 août. Si on met à part nos relations intimes, où trouver la douceur aujourd’hui ? À quel moment je peux dire de quelqu’un qu’il est doux, qu’elle est douce ? On dira bien volontiers sympathique, gentil, aimable, mais doux ? Voilà c’est doux tout, je pose ça là, doucement.  

Vendredi 26 août. 
Un poème de Guillevic :

« Douceur.

Je dis : douceur.
Je dis : douceur des mots

Quand tu rentres le soir du travail harassant
Et que des mots t'accueillent
Qui te donnent du temps.

Car on tue dans le monde
Et tout massacre nous vieillit.

Je dis : douceur,
Pensant aussi
À des feuilles en voie de sortir du bourgeon,
À des cieux, à de l'eau dans les journées d'été,
À des poignées de main.

Je dis : douceur, pensant aux heures d'amitié,
À des moments qui disent
Le temps de la douceur venant pour tout de bon,

Cet air tout neuf,
Qui pour durer s'installera. »

Terre à bonheur (1952)

À demain, chère application.

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