Quand vient le soir

1.12.22

Quand vient le soir, que descend la brusque nuit 
Les gens blottis contre eux-mêmes semblent des coquilles 
Par le trottoir roulent absents du monde
De ces carapaces inviolables au sein desquelles des yeux se ferment 
Lentement, comme le noir du ciel tombe
Je suis, j’en suis, des leurs, des recroquevillés 
Dans quelque bulle d’ouate, cadenassé du dedans 
Il y a bien des bouches pour sourire mais elles simulent
Tirent sur les visages un vilain trait comme s’il s’agissait
D’un élastique tendu entre les muscles de la fatigue et ceux de l’empathie 
Je suis, j’en suis, des qui peuvent à tout moment perdre le visage 
Quand vient le soir et que descend la brusque nuit

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