L'homme de peu XX

2.2.22

XX

Exister sans toi revient
à huiler de vieux rouages,
tous les engrenages sont grippés,
à chaque cran un cri.

Dans le froissement
d’un vieux papier calque
sur une table en formica,
dessiner entre les craquements.

Malgré la minceur du fil,
être la coupe nette du lien,
ce jour où ta bouche
a glissé le dernier râle.

Dans l’oreille la douleur
si expressive de la honte,
t'entendre souffrir
et mourir pour si peu.

Chaque jour déglutir les mots
pour ne pas dire la colère,
refaire les derniers gestes,
poser la mèche rebelle

et sur ton front un baiser.

Dans le même tiroir