Chère application - 12 juillet

12.7.22

Chère application,

Mardi 12 juillet. J’ai vu bébé M. sourire, regarder avec les yeux de sa mère, balayer les visages, se lever en appuyant les mains sur le canapé. J’ai vu bébé M. à quatre pattes fouiller partout, faire tomber les chaises, tomber sur ses fesses et baragouiner des mots doux. J’ai vu bébé M. et sa figure de canaille. Neuf mois à peine et le bonheur autour qui irradie. 

Mardi 12 juillet. En contrepoids, j’ai appris la maladie qui jusqu’alors était passée inaperçue. La maladie dont on n’ose pas dire le nom, que l’on tait parce que le bonheur par ailleurs est trop fort. J’ai vu le mélange que ces émotions violentes provoquent. Une sorte d’amnésie partielle. On se range toujours du côté de la vie. Je n’ai pas vu l’arrière-grand-mère de bébé M. J’ai vu l’inquiétude se lever, s’accrocher à nos jambes, les figures qui se tordent. Le courage qu’il faut pour dérider la peur. Je vous embrasse. 

Mardi 12 juillet. 
La joie dans un sourire
se cogne à la table. 
On range les jouets 
dans une caisse en bois. 
On cherche les mots 
pour continuer. 

À demain, chère application.

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